Tiré du chouette bouquin « La Photo » de CHENZ & Jeanloup SIEFF
Petites digressions sur les lieux communs, les modes et les questions idiotes.
De la critique Jeanloup Sieff ( page 189 - suite et fin)
Les critiques professionnels, aussi bien en Photographie que dans les autres disciplines, ont une très grande importance, et leur rôle est capital.
Tout artiste a en effet besoin d’être, sinon rassuré sur ce qu’il fait, du moins encourager à persévérer dans la direction qu’il a choisie, ou prévenu contre les erreurs qu’il pourrait commettre. Pour cela, il a besoin de points de référence, d’une espèce de baromètre éternel et infaillible. Et quoi de plus sûr, de plus fiable, de plus utile qu’une critique élogieuse pour leur indiquer qu’ils se sont trompés, ou qu’une critique coléreuse pour leur prouver de façon certaine qu’ils sont sur le bon chemin ?
Il est donc très important de ne pas supprimer les critiques, ni de se livrer sur eux à des actes violents, car leur apport est irremplaçable.
De Balzac à Diderot, en passant par Valéry, on a tout dit ou écrit sur eux, mais rien ne les atteint, et, comme le lierre accroché au tronc d’arbre nourricier, ils sont increvables, car ils vivent de la sève qu’ils ne produisent pas.
Soyons donc magnanimes et laissons-les à leurs aigreurs car, après tout, comme l’a écrit Flaubert : « On fait de la critique quand on ne peut pas faire de l’Art ».
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